http://acces.ens-lyon.fr/clea/viecle...aut_138_02.pdf
Jean Eisenstaedt: "Le point essentiel c'est que la constance de la vitesse de propagation de la lumière est toujours « vérifiée » mais toujours problématique car incompatible (...) avec l'effet Doppler-Fizeau pour la lumière (incomprise par Doppler) qui impose que l'on tienne compte de la vitesse de la source aussi bien que de celle de la Terre. Aucune des deux grandes théories, la théorie newtonienne de l'émission au 18e siècle, les théories ondulatoires de Fresnel, Maxwell ou Lorentz au 19e siècle ne donneront satisfaction. Il faudra attendre 1905 et la cinématique relativiste, la théorie de la relativité restreinte d'Einstein pour que tous ces problèmes trouvent une solution cohérente. (...) C'est précisément ce calcul qui poussera Michelson à faire des expériences précises afin de détecter l'effet du mouvement de la Terre par rapport à l'éther. Le résultat est négatif, la vitesse de la lumière est aussi bien indépendante de la vitesse de la source que de celle de l'observateur terrestre."
La théorie de l'émission de Newton et la théorie de Maxwell disaient, correctement, que la vitesse de la lumière varie avec la vitesse de l'observateur. C'est-à-dire, si l'observateur se précipite contre les crêtes de l'onde lumineuse et que, par conséquent, les crêtes commencent à le frapper plus souvent (la fréquence augmente), la vitesse des crêtes par rapport à l'observateur augmente elle-aussi. Tous les scientifiques sains d'esprit acceptent cette augmentation de la vitesse mais il y en a très peu qui osent en parler explicitement:
http://www.donbosco-tournai.be/expo-...fetDoppler.pdf
"La variation de la fréquence observée lorsqu'il y a mouvement relatif entre la source et l'observateur est appelée effet Doppler. (...) 6. Source immobile - Observateur en mouvement: La distance entre les crêtes, la longueur d'onde lambda ne change pas. Mais la vitesse des crêtes par rapport à l'observateur change ! Lobservateur se rapproche de la source: f'=V'/(lambda)=f(1+Vo/V). (...) L'effet Doppler peut se produire pour toutes les sortes d'ondes."
http://www.radartutorial.eu/11.coherent/co06.fr.html
"L'effet Doppler est le décalage de fréquence d'une onde acoustique ou électromagnétique entre la mesure à l'émission et la mesure à la réception lorsque la distance entre l'émetteur et le récepteur varie au cours du temps. (...) Pour comprendre ce phénomène, il s'agit de penser à une onde à une fréquence donnée qui est émise vers un observateur en mouvement, ou vis-versa. LA LONGUEUR D'ONDE DU SIGNAL EST CONSTANTE mais si l'observateur se rapproche de la source, il se déplace vers les fronts d'ondes successifs et perçoit donc plus d'ondes par seconde que s'il était resté stationnaire, donc une augmentation de la fréquence.. De la même manière, s'il s'éloigne de la source, les fronts d'onde l'atteindront avec un retard qui dépend de sa vitesse d'éloignement, donc une diminution de la fréquence. Dans le cas sonore, cela se traduit par un son plus aigu lors d'un rapprochement de la source et un son plus grave en s'éloignant de celle-ci. Dans le domaine de la lumière visible, on parle de décalage vers le bleu pour un rapprochement et vers le rouge dans le cas d'éloignement en se référant au spectre lumineux. La même chose s'applique à toutes les gammes d'ondes électromagnétiques dont les ondes utilisées par les radars."
http://www.astrosurf.com/quasar95/exposes/redshift.pdf
"Appliqué à la lumière, cet effet Doppler-Fizeau engendre un décalage des fréquences émises par une source en mouvement par rapport à un observateur. Comment expliquer ce phénomène ? Par un exemple simple : Une personne est debout sur le rivage d'un bord de la mer. Des vagues lui arrivent sur les pieds toutes les dix secondes. La personne marche, puis court en direction du large (là où se forment les vagues). Elle va à la rencontre des vagues, celles-ci l'atteignent avec une fréquence plus élevée (par exemple toutes les huit secondes, puis toutes les cinq secondes). La personne fait alors demi-tour et marche puis court en direction de la plage. Les vagues l'atteignent avec une fréquence moins élevée, par exemple toutes les douze, puis quinze secondes. Cette petite démonstration s'applique à une onde physique, comme un son, ou ici les vagues sur l'océan pour une meilleure compréhension. Elle peut être extrapolée à une onde lumineuse, en considérant que le sommet d'une vague est le point d'amplitude maximale de l'onde lumineuse."
En ce qui concerne l'expérience de Michelson-Morley, Jean Eisenstaedt ment bien sûr - l'expérience a confirmé que la vitesse de la lumière dépend et de la vitesse de la source lumineuse et de la vitesse de l'observateur:
http://www.amazon.ca/Introduction-re.../dp/B003YEIA3S
James H. Smith, "Introduction à la relativité", édition française dirigée par Jean-Marc Lévy-Leblond, pp. 39-41: "Si la lumière était un flot de particules mécaniques obéissant aux lois de la mécanique, il n'y aurait aucune difficulté à comprendre les résultats de l'expérience de Michelson-Morley.... Supposons, par exemple, qu'une fusée se déplace avec une vitesse (1/2)c par rapport à un observateur et qu'un rayon de lumière parte de son nez. Si la vitesse de la lumière signifiait vitesse des "particules" de la lumière par rapport à leur source, alors ces "particules" de lumière se déplaceraient à la vitesse c/2+c=(3/2)c par rapport à l'observateur. Mais ce comportement ne ressemble pas du tout à celui d'une onde, car les ondes se propagent à une certaine vitesse par rapport au milieu dans lequel elles se développent et non pas à une certaine vitesse par rapport à leur source. (...) Il nous faut insister sur le fait suivant: QUAND EINSTEIN PROPOSA QUE LA VITESSE DE LA LUMIÈRE SOIT INDÉPENDANTE DE CELLE DE LA SOURCE, IL N'EN EXISTAIT AUCUNE PREUVE EXPÉRIMENTALE."
http://www.decitre.fr/livres/La-rela.../9782842450199
Banesh Hoffmann, "La relativité, histoire d'une grande idée", Pour la Science, Paris, 1999, p. 112: "De plus, si l'on admet que la lumière est constituée de particules, comme Einstein l'avait suggéré dans son premier article, 13 semaines plus tôt, le second principe parait absurde: une pierre jetée d'un train qui roule très vite fait bien plus de dégâts que si on la jette d'un train a l'arrêt. Or, d'après Einstein, la vitesse d'une certaine particule ne serait pas indépendante du mouvement du corps qui l'émet! Si nous considérons que la lumière est composée de particules qui obéissent aux lois de Newton, ces particules se conformeront à la relativité newtonienne. Dans ce cas, il n'est pas nécessaire de recourir à la contraction des longueurs, au temps local ou à la transformation de Lorentz pour expliquer l'échec de l'expérience de Michelson-Morley. Einstein, comme nous l'avons vu, résista cependant à la tentation d'expliquer ces échecs à l'aide des idées newtoniennes, simples et familières. Il introduisit son second postulat, plus ou moins évident lorsqu'on pensait en termes d'ondes dans l'éther."
Pentcho Valev